Essai Honda CB750 Hornet : une vraie réussite
À la fin des années 90, Honda a marqué l’histoire de la moto avec l’introduction de la Hornet, une machine qui allait rapidement s’imposer sur le marché. La version 600 cm³ de 1998 a particulièrement séduit les passionnés grâce à son design distinctif et son moteur dérivé de la sportive CBR600. Avec plusieurs évolutions au fil des années, la Hornet est restée une référence jusqu’à sa disparition en 2014. En 2023, Honda a fait revivre cette légende avec une CB750 Hornet entièrement repensée. Prenons les commandes et voyons ce qu’il en est.
Découverte de la Honda CB750 Hornet
Design
Oubliez les lignes arrondies auxquels nous avaient habitués les anciens modèles. La CB750 Hornet adopte un style résolument moderne caractérisé par des angles vifs et une allure plus agressive. Dessinée par le centre R&D de Honda à Rome, la moto présente un look à la fois surprenant et élégant.
La face avant, avec ses réflecteurs multiples et ses LED, évoque une certaine parenté avec la CB500F, mais s’en distingue par une silhouette plus affûtée. Le réservoir de 15,2 litres est encadré par des écopes élégantes, tandis que la selle passager compacte surplombe une coque arrière dynamique. Les clignotants à arrêt automatique et le feu arrière se distinguent par leur design soigné.
Motorisation et performances
La CB750 Hornet de Honda présente un tout nouveau bicylindre en ligne de 755 cm³. Ce moteur utilise la technologie Unicam, dérivée des machines de compétition, pour animer ses huit soupapes avec une précision et une efficacité remarquables. Le calage à 270° des manetons du vilebrequin produit une cadence d’allumage irrégulière, donnant au moteur une réactivité et une sonorité uniques. Grâce à un traitement de surface NiSiC des cylindres, similaire à celui des hypersports, le moteur garantit une durabilité exceptionnelle et des performances constantes.
Le bicylindre développe une puissance de 91,7 chevaux à 9 500 tr/min et un couple de 75 Nm à 7 250 tr/min. Ces valeurs permettent une accélération vive et une reprise énergique, essentielles pour une conduite dynamique. Les corps d’admission de 46 mm et les conduits « Vortex Flow Duct » assurent un mélange air-essence optimal, tandis que les deux arbres d’équilibrage réduisent les vibrations, pour une expérience de conduite fluide et confortable. L’embrayage à glissement assisté et la boîte de vitesses précise viennent quant à eux renforcer le plaisir de conduite.
Malgré ses performances élevées, la CB750 Hornet affiche une consommation raisonnable, entre 5,8 et 6,1 l/100 km en mixte, permettant une autonomie d’environ 240 km avec un réservoir plein.
Technologie et instrumentation
L’écran TFT couleur de 5 pouces, hérité de la CB1000 R, offre quatre types d’affichages du compte-tours et du tachymètre. La jauge d’essence est située à gauche, le mode moteur et les niveaux d’assistances à droite, tandis que des informations telles que la consommation et les odomètres se trouvent en dessous. Le tout est piloté par le commodo gauche via plusieurs boutons et un joystick.
L’interface est intuitive et ergonomique, et accompagnée du système HSVC qui permet d’utiliser la commande vocale en connectant son smartphone pour la navigation, la musique, etc.
Le système Ride by Wire permet une réponse précise de l’accélérateur, ajustant automatiquement la puissance, le frein moteur et le contrôle du couple en fonction du mode sélectionné. La connectivité HSVC (Honda Smartphone Voice Control) permet l’intégration du smartphone pour la navigation, la musique et les appels vocaux. Un port USB-C est dissimulé sous la selle pour recharger un téléphone ou alimenter un GPS.
Partie-cycle et freinage
Le cadre tubulaire en acier de type diamant, avec une boucle arrière soudée au cadre principal, ne pèse que 16,6 kg. Plus léger que celui de la CB650R, il contribue à l’amélioration de la maniabilité de la Hornet. La géométrie est pensée pour la dynamique, avec un empattement court de 1 420 mm, un angle de colonne de 25°, et une chasse de 99 mm, favorisant une réponse rapide et précise.
La fourche inversée Showa SFF-BP de 41 mm, avec des fonctions séparées (compression à gauche, détente à droite), offre un débattement de 130 mm. Bien qu’elle soit non réglable, elle assure une absorption efficace des chocs et une stabilité rassurante. À l’arrière, l’amortisseur Pro-Link Showa, ajustable en précharge sur sept niveaux, gère les mouvements du bras oscillant en acier sur 150 mm, maintenant l’équilibre et le confort même sur routes bosselées.
Les jantes en aluminium de 17 pouces peuvent se chausser de pneus Michelin Road 5 ou Dunlop Roadsport 2. Le système de freinage est exemplaire, avec des étriers avant radiaux Nissin à quatre pistons et des disques pétales de 296 mm, couplés à un ABS à deux voies pour une sécurité optimale.
Essai de la Honda CB750 Hornet
Prise en main
Il est temps de monter à bord. La CB 750 Hornet est étonnamment accessible : avec une hauteur de selle de seulement 79,5 cm et une jonction étroite avec le réservoir, même un pilote de 1,65 m peut poser ses pieds au sol sans difficulté. Le confort de la selle est correct, bien que pour une personne mesurant plus de 1,80 m, une assise plus haute aurait été préférable. Le buste bénéficie d’un léger appui sur le guidon assez large, améliorant ainsi la maniabilité et le contrôle de la moto. Allumage de la Hornet et l’écran TFT couleur s’active. Prêt à rouler.
Conduite en ville
Nul doute que la CB750 Hornet mérite bien son nom : tel un frelon, sa sonorité est vive et bourdonnante, pas trop assourdissante. Quelques coups d’accélérateur et la Hornet se faufile avec aisance dans le trafic urbain, portée par son incroyable légèreté. La souplesse de l’embrayage et la précision de la boîte de vitesses sont proches de l’excellence, tandis que l’injection et la poignée des gaz sont parfaitement calibrées. Déjà en cinquième à 1 500 tours, et sans broncher. Remontée de file, dépassement, demi-tour… sa maniabilité est incroyable, aidée par un rayon de braquage relativement correct. Décidément, cette athlète de la route sait très bien se comporter en milieu urbain.
Sur route
Les murs de la ville franchis, voyons son comportement sur les départementales. La Hornet se révèle plutôt agile dans les virages serrés. La fourche est précise, bien que légèrement souple. Le bicylindre offre des reprises énergiques dès 5 000 tours, avec une montée en régime insolente à partir de 7 000 tours. Même à haut régime, les vibrations sont parfaitement contenues.
Le freinage est puissant. Dommage que la fourche plonge un peu trop, mais sans conséquence particulière sur le confort et la sécurité de conduite. La Hornet conserve une belle neutralité en courbe et une garde au sol suffisante pour des inclinaisons prononcées. Le shifter permet des changements de rapport rapides, tandis que l’embrayage à glissement assisté assure des transitions en douceur. Le frein moteur ajustable permet de configurer les évolutions selon les préférences du pilote.
L’adhérence est optimale, y compris dans les virages, épaulée par l’électronique qui limite les dérapages. À chaque reprise et rétrogradage, on se laisse bercer par la sonorité croustillante du moteur rappelant presque celle d’un V4, avec des notes graves et métalliques qui ajoutent au plaisir de conduite.
Sur voie rapide
Pleins gaz sur l’autoroute, le bicylindre offre des sensations exaltantes. Il monte dans les tours avec une frénésie enthousiasmante, atteignant facilement plus de 200 km/h. À vitesse légale, la moto reste stable, le moteur ne laissant filtrer que de légères vibrations, tandis que la tenue de cap est irréprochable, même à haute vitesse.
Essai Honda CBR750 Hornet : Verdict
Avec son design moderne, son moteur puissant et ses technologies avancées, la Honda CB750 Hornet est une digne héritière de la lignée Hornet. Vendue à 7 800 €, elle offre un rapport qualité-prix exceptionnel et se positionne comme une sérieuse concurrente sur le marché des roadsters. Face à des modèles comme la Yamaha MT-07, la Kawasaki Z650 ou encore la Triumph Trident 660, cette Hornet se distingue par ses performances et son style. Même les modèles plus haut de gamme comme la BMW F900R et l’Aprilia Tuono 660 pourraient ressentir la pression de cette nouvelle venue.