Essai Aprilia Tuono V4 1100 Factory : plus sportive que roadster
Initiée par la RS 660, l’identité d’Aprilia s’est rapidement imposée. Pour les amateurs de V4 et de virages serrés, la Tuono V4 1100 Factory représente l’ultime évolution en matière de performance et de technologie. Ce roadster puissant promet des sensations proches des sportives tout en préservant le confort de conduite sur route ouverte. La concurrence est avertie. En piste !
Découverte de l’Aprilia Tuono V4 1100 Factory
Design et ergonomie
La saveur 2024 de la Tuono V4 1100 Factory se veut avant tout menaçante. L’avant a été modernisé pour devenir encore plus agressif avec des optiques LED plus effilées, soulignée par des feux diurnes. Cette configuration confère à la moto une identité forte et reconnaissable, même de jour. Le sabot et les épaules ont pris de l’ampleur. L’arrière a également été revisité pour plus d’agressivité. Les carénages intègrent des appendices aérodynamiques discrets, inspirés de la RSV4, qui ajoutent à l’esthétique générale de la moto.
En termes d’ergonomie, la Tuono V4 Factory maintient une position de conduite sportive sans être dans l’excès. Le réservoir de 18,5 litres redessiné, plus étroit à l’entrejambe, permet un meilleur maintien avec les cuisses. Cependant, les arêtes à la base du réservoir peuvent sembler un peu saillantes. La posture générale, légèrement inclinée vers l’avant avec les poignets en appui sur le guidon, et les jambes bien repliées, reste fidèle à l’esprit sportif de la machine, sans pour autant négliger le confort du pilote.
Motorisation et performances
La Tuono V4 Factory conserve son moteur 4 cylindres en V à 65° de 1 077 cm3 de 2021. Les godets de ressort de soupape permettent une augmentation du régime maximal à 12 800 tr/min, offrant ainsi une puissance maximale de 175 chevaux à 11 350 tr/min. Le couple reste impressionnant avec 121 Nm à 9 000 tr/min, garantissant des performances de haut niveau.
Le système Quick Shift, optimisé pour cette version, assure des changements de vitesse rapides et précis, tout en permettant de maintenir les gaz ouverts lors des rétrogradages. L’embrayage anti-dribble, quant à lui, évite efficacement les blocages de roue, même lors des manœuvres les plus exigeantes. Bien que la Tuono standard propose une sixième vitesse allongée pour réduire la consommation, la version Factory privilégie une transmission orientée vers la performance pure.
Partie-cycle et freinage
Les suspensions semi-actives fournies par Öhlins sont l’un des points forts de cette machine, avec une fourche inversée NIX de 43 mm et un amortisseur TTX, le tout piloté par le système Smart EC 2.0. La Tuono V4 Factory, avec son châssis rigide et réactif, offre ainsi des possibilités de réglage précis de la hauteur du moteur et de l’axe du bras oscillant, caractéristiques héritées des sportives.
Les trois modes de réglages semi-actifs, deux dédiés à la piste et un à la route, ajustent en temps réel les suspensions en fonction de l’état de la chaussée. En plus de ces réglages semi-actifs, trois modes manuels permettent une personnalisation encore plus poussée. Le mode semi-actif A1 s’avère généralement suffisant pour un usage quotidien, offrant un bon compromis entre confort et performance. Toutefois, pour des conditions de conduite plus extrêmes, les réglages manuels peuvent être préférables pour optimiser la tenue de route.
Le freinage est assuré par des étriers Brembo M50, couplés à des disques de 330 mm, offrant une puissance de freinage exceptionnelle et une sensation de contrôle précis. À l’arrière, le frein Brembo complète parfaitement le système, assurant une décélération efficace sans intervention excessive de l’ABS. La monte de pneumatiques Pirelli Diablo Rosso Supercorsa SP, avec une largeur de 200 mm à l’arrière, renforce encore la stabilité et l’adhérence, permettant de maximiser la transmission de la puissance au sol.
Technologies et instrumentation
La Tuono V4 Factory est équipée d’une interface TFT de 5 pouces, plus grande et plus informative que les versions précédentes. Cette interface permet de configurer avec précision les multiples assistances électroniques de la moto.
Le système ASC (Aprilia Suspension Control) offre trois modes manuels (M1, M2, M3) et trois modes automatiques (A1, A2, A3), tous personnalisables. L’interface OBTi (Objective Based Tuning Interface) rend la configuration intuitive, permettant d’ajuster compression et détente avant et arrière ainsi que l’amortisseur de direction par incréments. Ces ajustements sont rappelés par défaut, évitant ainsi de se perdre dans les réglages.
Les autres assistances incluent le contrôle de traction ajustable sur huit niveaux, l’anti-wheeling, l’ABS avec gestion de la levée de roue arrière, l’ABS actif en virage, l’anti-stoppie, le Launch Control, le shifter Up&Down, le Pit Limiter et le régulateur de vitesse.
Les modes de conduite, trois pour la route (Tour, Sport, User personnalisable) et trois pour la piste (Race préréglé, Track 1 et 2 personnalisables), permettent d’adapter la moto à toutes les conditions et préférences de conduite.
Essai de l’Aprilia Tuono V4 1100 Factory
Prise en main
Quel style cette Aprilia ! Son design léché, un brin méchant, en blanc et noir sublimée par des finitions dorées, donne immédiatement le ton. La selle est toujours perchée à 825 mm. L’accès est facile. L’assise est longue et légèrement inclinée, les repose-pieds reculés et assez haut offrant une bonne garde au sol à la manière d’une superbike. Parfaite pour une conduite sportive. Les épaulements du réservoir permettent de bien caler les jambes, renforçant l’impression de contrôle absolu.
Le guidon droit, presque plat et à diamètre variable, est soutenu par des pontets courts, surplombant les dispositifs électroniques de réglages d’hydraulique de fourche. L’écran TFT couleur de 5 pouces, surmonté d’un shiftlight, adapte son affichage en fonction de l’éclairage ambiant et propose deux modes : routier et circuit. Sous le compte-tours, on trouve l’affichage de la vitesse, du rapport engagé et de la vitesse limite pour la pitlane. Les informations APRC sont regroupées à gauche, avec les niveaux d’ATC, ABS, AWC et ALC affichés clairement.
Les mini-palettes + et – permettent de régler le traction control (ATC) sans fermer les gaz ou débrayer. Les modes moteur se sélectionnent via le démarreur une fois le V4 en marche. De boutons sur le commodo gauche gèrent l’AWC, le régulateur de vitesse et le Pit Limiter. Un curseur multidirectionnel facilite la navigation dans les menus et réglages, y compris ceux des suspensions. Bref, tout se profile à merveille pour notre essai.
En ville
Démarrage. Le V4 rugit et crépite de façon gutturale. On apprécie. Malgré une position sportive, sa prise en main est plutôt facile grâce à la douceur des commandes, avec le quickshifter AQS qui dispense d’utiliser l’embrayage. Le V4 accepte de rouler sur le troisième ou quatrième rapport sans problème, tandis que la liaison poignée des gaz/injection est impeccable.
Cependant, la Tuono n’est pas à l’aise à très basse vitesse, avec une géométrie fermée et un rayon de braquage conséquent. Elle n’est pas idéale pour un usage quotidien en milieu urbain surchargé. Direction la campagne pour explorer son vrai potentiel.
Sur route
Ici, la Tuono devrait se montrer plus performante. Un coup de gaz. Le V4 délivre une puissance impressionnante avec une poussée virile, mais élégante. L’assistance électronique permet d’exploiter pleinement le potentiel dynamique de la moto, notamment le contrôle de traction et l’anti-wheeling, ajustables en temps réel.
Le caractère du V4, bien que nécessitant une légère adaptation lors des premiers tours, se révèle véritablement à partir de 5 000 tr/min. Le son distinctif de la boîte à air, travaillé avec soin, invite à explorer les hauts régimes où la puissance se déploie avec une vigueur impressionnante.
Les suspensions électroniques apportent un contrôle accru, ajustant automatiquement le comportement de la moto en fonction des conditions de conduite. La Tuono V4 Factory reste stable et prévisible, offrant une expérience de conduite sportive fun et agréable. Les Pirelli Diablo Supercorsa contribuent à cette agilité et à ce grip, permettant d’exploiter toute la puissance du V4.
Sur autoroute
À peine entrée sur l’autoroute, la Tuono se transforme en un missile longue portée, capable de filer à plus de 230 km/h sans effort. Au-delà (vitesse max. 260 km/h), elle se montre un peu plus turbulente. Mais même à très haute vitesse, elle offre une protection efficace contre les flux d’air grâce à sa tête de fourche fixe. Elle peut maintenir facilement 180 km/h grâce à ses éléments aérodynamiques et sa stabilité impressionnante.
De retour à 130 km/h, le moteur tourne tranquillement à 6.000 tr/min sur le dernier rapport, prêt à se relancer à tout moment. Les rétroviseurs offrent une bonne visibilité. Le régulateur de vitesse se révèle utile pour les longs trajets, bien qu’il soit nécessaire de configurer le bouton avant de partir.
Essai Aprilia Tuono V4 1100 Factory : Verdict
L’Aprilia Tuono V4 1100 Factory 2024 est une œuvre d’art mécanique, optimisée par une électronique avancée et propulsée par un moteur V4 démoniaque. Avec des périphériques haut de gamme et des suspensions électroniques, ce roadster survitaminé offre une facilité de réglage et une efficacité radicale. Le confort est au rendez-vous, rendant la moto relativement agréable à piloter en toutes circonstances.
Affichée à 19.999 €, la Tuono V4 1100 Factory justifie son prix par une expérience de conduite exceptionnelle, combinant puissance brute, précision et technologie de pointe. Que vous soyez sur la route, en ville ou sur circuit, cette machine répondra à toutes vos attentes avec un niveau de performance unique pour un roadster.