Essai Piaggio Berverly S 400 : Le haut de gamme à l’italienne
En 2020, le Piaggio Beverly 400 est venu remplacer le 350. Mieux équipé, plus performant et tout aussi stylé, il vient taquiner son plus grand rival, le Honda SH 350. Désormais au normes Euro5, il intègre une série de fonctionnalités innovantes et une connectivité Bluetooth qui lui manquaient jusqu’alors. Ce modèle revisité est-il à la hauteur pour rester en tête du segment des scooters à grandes roues ? Réponse à la fin de notre essai de la version S du Beverly 400.
Découverte du Piaggio Berverly S 400
Design et ergonomie
Le Beverly S 400 se distingue par un design résolument moderne et raffiné, tout en conservant les lignes emblématiques de la gamme Beverly. Le modèle S 400 se pare de teintes exclusives (Noir Tempesta, Argent Cometa mat, Orange Sunset métallisé) avec des finitions en gris graphite mat. La selle noire bi-matière avec double surpiqûre apporte une touche de sophistication et de sportivité bienvenue.
Les lignes sont anguleuses, conférant au tablier une allure plutôt imposante. À l’avant, l’optique ainsi que les deux virgules verticales incluant les feux de position et les clignotants sont intégralement à LED. La partie arrière, plus fine et relevée, est agrémentée d’un porte-plaque fixé sur le moteur, libérant et allégeant visuellement l’ensemble.
L’ergonomie du Beverly S 400 est conçue pour offrir une expérience de conduite agréable, malgré quelques ajustements dus à l’intégration d’un moteur Euro5 plus puissant. La hauteur de selle a été relevée de 26 mm par rapport au modèle précédent pour atteindre 821 mm, ce qui peut surprendre, mais ne pose pas de problème majeur grâce à l’absence de tunnel central. Cependant, l’accueil est quelque peu restreint par la séparation de la place passager, et l’espace pour les pieds pourrait être plus généreux.
La position de conduite droite est confortable, et la protection offerte par le tablier et le pare-brise s’avère excellente, bien que ce dernier soit moins efficace pour les conducteurs de grande taille sur autoroute. Le démarrage sans clé est désormais de série, permettant également d’ouvrir la selle et la trappe à essence à distance. Le coffre sous la selle, spacieux, peut contenir un casque intégral et quelques affaires. Le vide-poches avec prise USB complète les capacités de rangement.
Motorisation et performances
Le moteur 400 HPE, issu du 350, a été revisité pour offrir une cylindrée de 399 cm³ grâce à un alésage et une course de piston augmentés. Ce gain de puissance se traduit par 35,4 chevaux à 7 500 tr/min et un couple de 37,7 Nm à 5 500 tr/min. Ces améliorations, associées à des composants optimisés comme une bielle plus longue et un piston allégé, confèrent au Beverly S 400 une meilleure dynamique, particulièrement appréciable lors des démarrages. La vitesse de pointe atteint 154 km/h, rendant ce scooter performant aussi bien en ville que sur voies rapides. La transmission a également été revue et le carter de variateur redessiné pour un meilleur refroidissement.
Partie-cycle, suspensions et freinage
La partie-cycle du Beverly S 400 maintient une excellente tenue de route, en partie grâce à son cadre en “U” et ses grandes roues de 16 pouces à l’avant et 14 pouces à l’arrière. Les nouvelles dimensions des pneumatiques Mitas Touring Force SC offrent une meilleure adhérence et stabilité. Les suspensions Showa, avec un débattement accru et réglables sur 5 positions, assurent un confort optimal en absorbant efficacement les irrégularités de la route. Le système de freinage, puissant mais aux leviers un peu durs, est complété par un ABS bidirectionnel et un antipatinage ASR, garantissant une sécurité accrue, notamment sur des surfaces glissantes.
Instrumentation
Sur le plan technologique, le Beverly S 400 surprend par sa simplicité. Le tableau de bord reprend celui du Medley 125, occultant complètement l’écran TFT tant attendu. Toutefois, l’écran LCD fournit toutes les informations nécessaires : température extérieure, jauge de carburant, consommation, autonomie, vitesse maximale, et compte-tours. Les commandes, bien que fonctionnelles, manquent de sophistication, avec des leviers de frein non réglables. La connectivité Bluetooth est toutefois présente et de série, combinée avec l’application Piaggio MIA qui permet la gestion des appels et de la musique depuis le guidon.
Essai du Piaggio Berverly S 400
En ville
Dès les premiers tours de roues, le Piaggio Berverly S 400 affiche la couleur. Il se montre tout aussi maniable qu’un scooter de plus petite cylindrée. Avec un gabarit légèrement supérieur à celui d’un 125 cm³ et un poids de 195 kg, il parvient à se faufiler aisément au milieu de la circulation. Son centre de gravité haut et la réactivité du train avant sont équilibrées de manière à offrir une conduite agréable et stable. Il offre par ailleurs un dynamisme appréciable avec des démarrages vifs lorsque le trafic est au ralenti ou lorsque le feu passe au vert. Le Berverly S 400 est un très bon compagnon de route urbain, mais qu’en est-il lorsqu’il a le champ libre ? Direction les portes de la ville.
Sur routes ouvertes
Le Piaggio surprend. Dans le bon sens. Il s’impose royalement sur la route et les autoroutes, où il révèle l’étendue de sa robustesse, de sa puissance et de son confort. Les amateurs de deux-roues, y compris les motards, apprécieront certainement ses performances qui vont bien au-delà des attentes pour un scooter de cette catégorie.
Sur les routes secondaires, sa stabilité est exemplaire, même à des vitesses élevées. Sur les voies rapides, il maintient avec une facilité déconcertante une vitesse de croisière de 130 km/h. Le tout avec encore une réserve de puissance pour des accélérations supplémentaires si nécessaire. La protection contre le vent est efficace, bien que les conducteurs de grande taille puissent ressentir quelques turbulences au niveau de la tête. Bref, une belle machine agréable à conduire en-dehors de la ville.
En duo
Lorsqu’il s’agit de transporter un passager, le Beverly S 400 ne déçoit pas non plus. La selle et l’amortissement offrent un très bon niveau de confort, même si l’espace en profondeur pour le passager aurait pu être légèrement plus généreux. Cependant, les poignées de maintien sont nombreuses et bien positionnées, ce qui améliore la sécurité et le confort du passager.
Essai Piaggio Berverly S 400 : Verdict
Le Piaggio Beverly S 400 est un excellent choix dans le segment des scooters haut de gamme. Parfait pour un usage urbain quotidien et des sorties à l’extérieur. On pourra peut-être simplement lui reprocher la simplicité de son instrumentation, bien qu’elle reste efficace notamment avec la connectivité Bluetooth. Avec un prix de 6 669 €, il représente un investissement justifié par ses améliorations techniques et son équipement. Comparé au Honda SH350, son principal concurrent, le Beverly S 400 offre un bon rapport qualité-prix. Même s’il est plus cher d’environ 600 €, il reste un scooter fiable, performant et très bien équipé.